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Une taxe sur le poids des voitures ?

Encore une dure nouvelle pour le milieu de l’automobile. Après la mise en place de la taxe sur les émissions de CO2, un nouveau projet de loi a été annoncé : la taxe sur le poids des voitures.

couple hésitant sur le choix de leur voiture à cause de la taxe sur le poids des voitures

Une taxe sur le poids des voitures ? Kesako ?

Cette nouvelle taxe, aussi appelée “Malus Automobile”, est une pénalité financière impactant tous les types de véhicules. Qu’ils soient thermiques, électriques ou encore hybrides, cette taxe fixe une limite de 1 400 kg. Concrètement, les particuliers et professionnels souhaitant faire l’acquisition d’un véhicule pesant plus de 1,4 tonne devront payer 10 € pour chaque kilo supplémentaire.

Cette taxe n’exonère pas de la taxe sur les émissions de CO2. Elles se cumulent. De plus, la législation prévoirait de faire passer la limite d’émission CO2 à 123 grammes par kilomètre.

En revanche, la CCC (Convention Citoyenne sur le Climat) octroie un “Bonus” allant jusqu’à 4000 € pour les véhicules dits “légers”. C’est à dire, en dessous de 1,2 tonne.

Pourquoi et par qui ?

C’est la Convention Citoyenne sur le Climat, constituée en 2019, qui édifie ce projet de loi. Cette convention a pour but de « définir les mesures structurantes pour parvenir, […], à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990 »

En juillet dernier, un rapport contenant les recommandations de la CCC permettant d’atteindre leur objectif, a été publié. Le Président de la République, Emmanuel Macron s’est engagé à appliquer ces 149 propositions, présentes dans ce texte.

Cette proposition de loi, amendée par Barbara Pompili, maintenant ministre de la Transition Écologique, avait déjà fait l’objet d’un refus.

Qu’en pense l’opposition et les syndicats ?

Sans grande surprise, le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA), porté par leur président, Thierry Cognet, est en désaccord. Dans ses déclarations, Monsieur Cognet met en avant les difficultés que traverse le marché de l’automobile aujourd’hui. Le marché n’aurait pas connu un si faible taux d’immatriculation depuis 40 ans.

Finalement, Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, entend et défend le pouvoir d’achat des français en ces temps de crise.

“Dans le contexte économique actuel, je ne veux aucune augmentation d’impôt et je veux protéger les emplois industriels, les usines et le pouvoir d’achat des Français” – Bruno Le Maire

Quels seraient les impacts d’une taxe sur le poids des voitures ?

Au niveau de l’industrie automobile : 

Prenons l’exemple du Groupe PSA. Pour assurer la survie de ses usines en France, le constructeur automobiles français est contraint de mettre sur ses lignes de production des voitures mieux équipées et plus imposantes, permettant d’engendrer une meilleure rentabilité.

A contrario, la production des petites voitures n’accorde pas aux constructeurs automobiles de dégager autant de marge que pour un SUV. Ils sont donc amenés à produire leurs petits modèles à l’étranger.

Au niveau des ménages français : 

Ensuite, Thierry Cognet dénonce : «  On ne comprend pas très bien la logique qui consiste à ajouter à la taxe CO2 une autre taxe sur le poids. Imaginez que pour acheter une Peugeot 5008, un foyer devra débourser 6 904 euros de taxes de plus, et 8 215 euros pour un Renault Grand Scénic… Que des voitures électriques pourraient se voir taxer parce qu’elles sont plus lourdes que des SUV… On ne peut pas dire on fait un plan de relance et l’instant d’après dire on va attaquer la voiture française ».

Considérons, le Nouveau Tiguan, SUV mythique de la gamme de Volkswagen, qui pèse à vide 1 437 kg. Ainsi l’achat de ce modèle s’accompagnerait d’une taxe liée au poids du véhicule d’une valeur de 370 €.

Enfin, un particulier souhaitant acheter une voiture électrique telle que l’ID.3 1st, pesant à elle seule 1 719 kg, devra payer près de 3 190 € de “malus automobile”. Malgré le fait que ce modèle soit électrique et donc, moins polluant qu’un SUV traditionnel, son malus sera plus important.

Des incohérences au niveau du plan économique ?

Après la mise en place d’un plan de relance économique, le gouvernement va – t- il faire marche arrière ? C’est la question que se sont posée les professionnels du secteur automobile.

« Le gouvernement veut-il réellement instaurer une taxe qui ponctionnera le secteur de 4 milliards d’euros, alors que le plan de relance s’élève à 7 milliards ? » s’interrogeait Thierry Cognet.

Par conséquent, le consommateur serait impacté au premier rang.

Pour l’instant, cette taxe sur le poids des voitures n’est pas officielle.

Comme on pouvait s’y attendre, Bercy a rejeté ce projet une nouvelle fois. Il n’est donc pas encore effectif.

Cependant, les négociations sont toujours en cours. Barbara Pompili a confirmé sur BFMTV que :

 « Ce n’est pas dans la loi de finances qui va être annoncée, puisque les négociations sont encore en cours. Donc c’est normal que ce ne soit pas dans le budget. On en discute et on verra.» – Barbara Pompili

Enfin, le ministère de la Transition Écologique tentera d’actualiser cette mesure dans le projet sur le climat, d’ici la fin de l’année 2020.

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